J’ai testé le Yoga de Samara

Après neuf longs mois de grossesse, neuf autres de mise en route parentale, j’ai enfin pris du temps pour me retrouver et retrouver mon corps d’avant grossesse, même un corps qui me parle plus. Nous entendons « neuf mois pour faire, neuf mois pour défaire », c’est plutôt réaliste. Quoi qu’il m’a fallu réellement quelques semaines de plus. Au bout de dix-huit mois après la naissance de mon loustic, de nombreuses séances de travail seule, je me lance donc dans une discipline qui m’est jusqu’alors inconnu le Yoga de Samara ou Euphonie Gestuelle.

Alors qu’est-ce qu’est cette discipline? Pourquoi ce choix? Quels intérêts y ai-je trouvé en 6 semaines de pratique hebdomadaire?


Yoga de Samara

L’euphonie gestuelle signifie « harmonie du son et du geste ».

Samadeva vient de « être attentif et écouter » et de « sacré ».


Le Yoga de Samara, une pause pour soi avec l’Autre.

En six semaines de pratique, je découvre à peine cette discipline. Je vais donc vous expliquer ce que j’ai vécu uniquement.

Une séance dure une heure et quart. Elle est composée de neuf temps forts.

Elle débute assis en cercle sur des shoggi ou des chaises. Cela dépend de la souplesse de l’élève, de ses capacités actuelles propres. Après une brève cérémonie de remerciement adressée à ceux qui ont transmis la pratique du Yoga de Samara, un temps de retour à soi/retour au calme est proposé en adoptant une attitude <  calme tout en étant attentif à son souffle et à sa posture. Viennent ensuite les premiers mouvements préparatoires nuques et cou, des étirements, des mouvements dynamiques sous forme de danses permettant la dissociation des deux hémisphères du cerveau et le développement de nouvelles connexions neuronales (clin d’oeil aux neurosciences dont j’aime parler sur les questions éducatives). Nous passons ensuite aux Arkanas majeures qui sont des mouvements lents, puis aux mouvements méditatifs qui sont des représentations des lettres de l’alphabet dans l’espace. Enfin, nous nous recentrons sur nous-même au travers notre posture et notre souffle avant de terminer la séance par de la méditation guidée. Pour clôturer définitivement ce temps à soi pour soi et avec l’Autre, un temps de partage appelé « cercle du respect » est proposé.

Petit point à préciser: Le tout se fait en musique.

Les yeux ouverts. Ce qui est marquant dans cette pratique est le fait de garder les yeux ouverts. Le travail est visuel et gestuel. Même le regard est particulier. Ce dernier doit être fixé sur l’horizon mais prendre en compte, de manière périphérique, ce qui nous entoure ; et donc le groupe. Ce n’est pas un travail individuel uniquement. Nous sommes tous tourné vers nous-même mais présent à l’Autre à nos côtés. Cette manière d’aborder l’Autre et soi est bien plus complémentaire que tous les sports que j’ai pratiqué. Cette discipline qui fait du bien à soi ne peut être classé comme une activité individuelle, et pas totalement collective non plus. C’est d’ailleurs ce qui en fait sa richesse et parfois sa difficulté.

Le beau au coeur du processus. Une des informations qui revient autour de cette pratique est la beauté de la lenteur des gestes simultanées du groupe. Ce point est celui que je connais le moins. Notre groupe est petit puisque nous ne sommes que deux élèves à ce jour. A contrario, lors d’un cours d’essai à quatre élèves, j’ai senti et vu la différence face à la fenêtre qui nous sert de glace. L’harmonie des mouvements était bien présent. Mais il me faudra plus de séance pour l’appréhender.

L’état d’esprit. Pour moi, il est clair que règne dans la pratique de cette discipline un état d’esprit que le monde occidental touche à peine. Juger, comparer, forcer, se presser sont des points oubliés dans cette pratique. Tout geste et posture sont travaillés par imitation en conscience dans l’oubli total de la parole. Du moins, l’élève se tait et garde ses questionnements pour le cercle du respect. Tandis que le moniteur lui guide par la voix le groupe.

Et cela fait un bien fou! Se mouvoir sans réfléchir au son de la musique en se concentrant uniquement sur un point face à soi, sans oublier le groupe est ressourçant.

***

Voilà ce qu’est le Yoga de Samara pour moi à ce jour. Certaines étapes me sont plus difficiles que d’autres. Les mouvements préparatoires me font sourire. Ce n’est pas une figure de style. Ils me posent et me donnent le sourire aux lèvres. Les mouvements dynamiques ou danses m’entraînent très facilement vers mon moi profond. Les Arkanas majeurs me questionnent. Généralement, je réfléchis. Je vois une position qui se répètent d’une manière et pas d’une autre, et je réfléchis à ce qu’il apporte et pourquoi. Tandis que les mouvements méditatifs me font un coup vaciller un coup non. Avoir la tête dans les étoiles et les pieds ancrés dans le sol, je n’y suis pas encore.

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Mon choix pour le Yoga de Samara. Cette discipline m’est bénéfique. Elle me permet de me poser, pour me retrouver ou, de me trouver. Travaillant pour l’Autre et avec l’Autre, il est difficile de ne pas se perdre régulièrement. C’est ma problématique personnelle. L’Autre avant soi est mon questionnement. Or, il est important d’être soi. Comme je peux l’expliquer dans mon approche de l’Education de manière bienveillante et positive, le référent doit être également bienveillant avec soi pour l’être avec autrui et son enfant. Il est donc nécessaire de se trouver pour accompagner un enfant à grandir ou un adulte à évoluer lorsqu’il le souhaite.

Hormis la pratique du Yoga de Samara, j’ai lancé le running ou/et la natation. Depuis deux mois, je nage deux kilomètres de manière hebdomadaire. Il n’est pas difficile de le faire. En réalité, il est difficile de le concentrer pour le faire; et de trouver le temps nécessaire. Se dépenser de cette manière est agréable pour le corps et l’esprit mais n’apporte pas les mêmes avantages que la pratique du Yoga de Samara. Lorsque je cours ou nage, et même si je le fais avec une partenaire sympathique qui a de la conversation et avec qui je me détends, je cours ou nage tout même de manière solitaire en me disant « Une longueur de plus allez! ». Ce ne sont pas les mêmes approches. Bien qu’il soit possible que ces pratiques s’entremêlent d’une certaine manière.

Des bienfaits dans mon quotidien. Pour exemple, les tensions que je ressens des suites de ma fatigue, de mon stress, ou des restes de ma grossesse (et oui..), sont réellement traités via la pratique du Yoga de Samara. Je me suis fait mal au poignet il y a quelques semaines. Au point que j’ai mis une attele et j’allais prendre un rendez-vous pour une radiographie. Je me rends à ma séance de Yoga de Samara sachant que cela ne pouvait être que bénéfique; le but premier étant de faire circuler l’énergie ou re circuler l’énergie. Durant ma séance, en douceur, je fais les mouvements sans jamais forcer. C’est un point important: faire selon ses capacités actuelles sans pression, sans but, sans concours. Le soir en sortant, mon poignet chauffait. Je suis allée me reposer et le lendemain c’était fini. Mon poignet n’avait plus besoin d’attelle ou de radiographie. C’était il y a trois semaines et je n’ai toujours rien, pas même une faiblesse. Cela se voit également pour mon dos qui porte beaucoup mon fils mais aussi toute ma fatigue et le stress d’une année difficile. Chaque jeudi, je sens le besoin d’y aller et j’en reviens avec moins de douleurs que la fois d’avant. Grâce à un massage Hakim, qui a complété le Yoga de Samara, je n’ai plus de grosses douleurs quotidiennes dans les cervicales. Et pourtant… C’est le centre de beaucoup de mes soucis de santé et maux de têtes.

Tout ceci relève d’un savoir oriental qu’il est bon de connaître. Personnellement, cela me fait beaucoup de bien et complète parfaitement mes séances plus musclées de natation ou running; ainsi que ma vie de maman à 300% ayant fait le choix d’une éducation bienveillante et positive. Les ressources sont nécessaires et indispensables !

Voilà ce que je peux vous dire sur cette discipline qui n’est pas du Yoga mais qui a le mérite d’être pleines de bénéfices.

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